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Juillet 2009



Jacques VAN RILLAER, Psychologie de la vie quotidienne,

                                                             éditions Odile Jacob, 2003, 25 €




Afin de prendre en charge les difficultés sexuelles de nos patients, ou, de façon plus générale pour chacun de nous, afin de réfléchir à notre propre vie sexuelle et de la construire, nous nous appuyons sur les idées que nous nous faisons à propos de la sexualité et de la psychologie humaines.

Mais sommes-nous bien sûrs de la validité de nos idées ? sommes-nous sûrs du sérieux des principes qui nous guident ?

Une petite vérification, et peut-être un toilettage plus ou moins profond, s’imposent : s’il est déjà important de fonder sa propre vie sur des bases incontestables, il serait inadmissible de se mêler de la vie des autres en partant d’idées reçues non contrôlées, voire en se laissant mener par ses préjugés personnels.


Dans ce but de vérification, le livre de Jacques Van Rillaer Psychologie de la vie quotidienne offre une aide d’une grande qualité. À la recherche d’une « psychologie pour mieux vivre », l’auteur explique simplement et clairement les rouages de la vie psychologique et ceux du comportement humain. Il expose les ressources dont nous disposons et qui permettent de réfléchir à la connaissance de soi, donne « des clés pour analyser les comportements », propose une « pratique de la gestion de soi ». Tous ces éléments de compréhension de l’être humain et tous ces moyens d’action pour améliorer l’équilibre psychologique peuvent être utilisés par chacun de nous afin de mieux gérer sa propre vie, mais offrent aussi des outils précieux pour aider à la prise en charge efficace des patients.


Émaillé de cas concrets, précis sans être jamais pédant, cet ouvrage est la meilleure propédeutique à l’exercice de tout métier où l’on est en relation d’aide. Tout sexologue doit l’avoir lu et assimilé s’il veut exercer avec sérieux sa profession, s’il veut avoir la joie d’être efficace, de voir ses patients transformés par l’amélioration rapide de la qualité de leur vie.



(Nous vous rappelons le « programme » conseillé : d’abord, l’ouvrage de Cyrulnik Mémoire de singe et paroles d’homme, présenté comme livre du mois de novembre 2008, pour prendre conscience des conditions réelles dans lesquelles nous connaissons toute chose – et notamment nos patients. Puis Van Rillaer, pour ne pas se perdre dans des voies sans issues et acquérir une méthode efficace d’intervention).

  

Décembre 2009



Alexandra Augst-Merelle et Stéphanie Nicot,


Changer de sexe, Identités transsexuelles,

Le Cavalier Bleu, 2006, 22€


Alexandra Augst-Merelle, ingénieure en informatique, titulaire d’un DEA en neurosciences, et Stéphanie Nicot, diplômée en Lettres et en Information-Communication, sont deux transgenre qui ont fondé en 2004 l’association Trans Aide. Leur livre étudie les préjugés et les idées reçues sur les personnes qui « changent de sexe », et en donne une image plus juste, et, finalement, plus banalisante : oui, ce n’est pas le cas habituel qu’un homme veuille s’habiller en femme, mais en quoi cela met-il en danger la société ? « En règle générale, une transgenre est plus agréable à vivre pour son voisin de palier qu’un néo-nazi… » (p.93) De fait, « les transgenre ne sont qu’une minorité parmi d’autres, et, si elles s’écartent des normes de genre, elles peuvent aussi être conventionnelles dans d’autres domaines. Être Trans n’empêche nullement de s’adapter comme tout le monde à des normes de travail, d’avoir des goûts musicaux classiques, et d’être attachée à certaines traditions françaises comme la gastronomie ou l’amour du vin. » (p.95)

Mais la société française est peu ouverte en ce domaine, et Martin Winckler, dans sa préface à ce livre, a beau jeu de lui opposer la société américaine et son respect de la liberté d’autrui : « En octobre 2005, sur l’invitation d’un enseignant de littérature française, je me trouvais à la Colby University, à Waterville, dans le Maine. Parmi d’autres rencontres passionnantes, mon hôte m’avait convié à l’atelier d’écriture d’une de ses collègues. Il m’expliqua que Jennifer Boylan, elle-même écrivain, enseignait à Colby depuis fort longtemps. À la cafétéria de l’université, nous avons été rejoints par une femme de quarante-cinq ans, grande, blonde, pleine d’assurance et d’humour, avec qui nous avons déjeuné. La conversation porta sur la littérature, l’enseignement, la médecine. À plusieurs reprises, alors que je soulignais les différences cultuelles – en particulier en matière de tolérance à l’autre – entre la France et les États-Unis, Jennifer Boylan sourit en hochant la tête. La rencontre avec les étudiants – ils étaient une douzaine – fut passionnante et je pus juger du respect et de la complicité qui existaient entre eux et leur enseignante (…) (Plus tard), tandis que Jennifer Boylan s’éloignait, mon hôte me fit des excuses (…) et avoua m’avoir caché une information importante concernant sa collègue. « Auparavant, elle publiait sous le nom de James Boylan. Elle a changé de sexe en 2001… Je n’étais pas sûr de la manière dont vous alliez réagir… Vous voyez, ici chacun admet que ce qu’une personne fait de sa vie ne regarde qu’elle, alors qu’en France… »

Martin Winckler se rendit à la librairie de l’Université, demanda She’s Not There « récit passionnant et remarquablement écrit dans lequel Jennifer Boylan retrace sa transition difficile, mais assumée et réussie. La libraire me répondit, avec un sourire : « Nous venons juste de recevoir l’édition de poche ! Quel livre merveilleux ! » Tous les ouvrages de l’auteure étaient en rayon. »

Mais, par ignorance, la société française en reste trop souvent à des images de Trans mal dans leur peau, vivant dans le malheur, la souffrance, la dépression, voire la prostitution, perdant leur famille, avec un corps mutilé par les opérations et détruit par les prises d’hormones ! D’ailleurs, « sur les plateaux de télévision, on ne voit que des Trans marginalisées, en difficulté, en souffrance. Et non des Trans chefs d’entreprise, des Trans enseignantes, des Trans infirmières, des Trans écrivaines, des Trans ouvrières, des Trans comptables, bref Madame Tout-le-monde transgenre » (p.34), ou encore : « conducteurs de poids lourds, de métros ou de trains » (p.71), c’est-à-dire « des dizaines de milliers de personnes transgenre qui exercent d’autres professions » (que prostituées).

En effet, pour les auteures, les souffrances viennent plus de l’environnement, de la façon dont sont considérées et traitées les Trans. Alors que, au contraire, la transition peut être une chance et une merveilleuse aventure, « une fabuleuse phase d’exploration et de reconstruction personnelle » (p.78). De plus, toute différence devant amener chacun à réfléchir sur les normes, l’existence des Trans est une chance aussi pour les femmes et les hommes qui ne désirent pas changer de sexe, mais qui, néanmoins, ne se retrouvent pas totalement à l’aise dans le cadre que leur impose la norme en définissant de façon étroite ce qui relève du féminin et ce qui relève du masculin. Sans compter ceux qui aiment les Trans, comme le soulignent malicieusement les auteures : « Il suffit de débuter sa transition pour découvrir, avec une sorte de sidération amusée, qu’on soit intéressée ou non, le nombre effarant d’opportunités possibles avec des garçons bien sous tous rapports, hétérosexuels affichés, et, la plupart du temps, évidemment mariés. Entre les apparences sociales et le secret des alcôves, les hommes sont à l’évidence très différents… » (p.82) (Rappelez-vous Virginie Despentes et sa réflexion à propos des dégâts du machisme sur les hommes eux-mêmes. Cf. Le livre du Mois, décembre 2008).

Les auteures plaident aussi pour un changement dans le comportement des psychiatres et des juges, pour une adaptation de la réglementation administrative, afin de mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination qui touchent les Trans : il y a là de vraies sources de souffrance, mais gratuites et facilement évitables.

En somme, concluent les auteures, en nous offrant en filigrane ce beau témoignage d’une réalité transgenre épanouie, il n’y a pas de complot de la société française contre les Trans, « mais il y a les idées reçues, produit de l’ignorance et de la peur, qui sont toujours dangereuses… » (p.172).

Lisons et relisons cet ouvrage pour que nous ne soyons pas amenés, nous aussi, par ignorance, à faire souffrir inutilement.

  

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