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Les bonnes questions à propos de l'éjaculation

  1. une éjaculation rapide est-elle un trouble ou une maladie ?
  2. quel est l’intérêt de la maîtrise de l’éjaculation ?
  3. toutes les femmes désirent-elles un rapport sexuel qui dure plusieurs minutes ?
  4. est-ce qu’une femme est sûre d’avoir un orgasme si le rapport dure assez longtemps ?
  5. est-ce que la partenaire joue un rôle dans la durée du rapport avant éjaculation ?
  6. pourquoi la pénétration est très brève alors que la fellation ou la masturbation peuvent durer longtemps ?

  

Réponses ____________________________________________


    1- une éjaculation rapide est-elle un trouble ou une maladie ?


           Non, absolument pas. Un organisme qui éjacule rapidement est sain et normal. Éjaculer rapidement alors que l’on veut prendre son temps et être maître de son éjaculation est avant tout la conséquence d’un défaut de l’apprentissage, qui a été insuffisant ou inadapté.

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  1. quel est l’intérêt de la maîtrise de l’éjaculation ?


La maîtrise de l’éjaculation permet :

Mais l’apprentissage de cette maîtrise se fait par la frustration du plaisir rapide : au lieu de rechercher un plaisir de plus en plus fort, excitant, faisant vite « perdre la tête », on doit au contraire, femme ou homme, rester conscient, garder la maîtrise de soi, casser l’engrenage de l’excitation : souvent ce que l’on gagne en durée est perdu en intensité.

Or la grande majorité des hommes a pratiqué une masturbation rapide, et leur cerveau a fini par être conditionné par le plaisir intense et bref, qui est devenu très jouissif. Les femmes qui ont recours à une masturbation brève pour déclencher un orgasme intense sont dans la même situation. Il faut alors se frustrer de ce qui marche bien et qui comble les attentes pour explorer une autre façon de jouir. La démarche peut ne pas apparaître comme vraiment séduisante…

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3- Toutes les femmes désirent-elles un rapport sexuel qui dure plusieurs minutes ?


Contrairement aux idées généralement reçues, de très nombreuses patientes ont consulté pour se plaindre de ces hommes « qui mettent longtemps avant d’éjaculer », ce temps excessif étant évalué, selon les femmes, à 20 secondes, 30 secondes, une minute, deux minutes, etc. : c’est-à-dire des durées considérées comme très insuffisantes par d’autres femmes.

De fait, nombreuses sont les femmes pour qui le mouvement de la verge dans le vagin a très peu ou pas du tout d’effet sur la montée de l’excitation et l’obtention de l’orgasme. Le système qu’elles ont mis au point pour jouir consiste à rechercher une excitation clitoridienne menée presque jusqu’au bout. Si certaines veulent aller ainsi jusqu’à l’orgasme, d’autres préfèrent jouir pendant la pénétration (parce qu’elles aiment la fusion des corps, ou parce que le plaisir ainsi obtenu est différent). Si elles ont fait durer les préliminaires assez longtemps, avant de passer à la pénétration, quelques mouvements suffiront pour déclencher l’orgasme. Si elles sont passées à la pénétration un peu trop vite, elles sentent, au bout de quelques mouvements,  leur excitation diminuer et la possibilité d’un orgasme s’éloigne : prolonger le rapport ne fera qu’accroître la déception et la frustration.

C’est pourquoi les femmes qui ont cette technique de jouissance n’ont pas besoin de pénétration qui tienne plusieurs minutes : qu’elles jouissent ou pas, la durée n’est pas intéressante. Certaines sont « altruistes » et laissent leur compagnon goûter son plaisir à sa guise. D’autres ne supportent pas ce qu’elles estiment une preuve de plus de l’égoïsme d’un homme qui prend tout son temps (nous vous rappelons : 20 secondes, 30 secondes, une minute…) sans s’occuper, pensent-elles, de ce qu’elles vivent : « j’en ai assez d’attendre sa jouissance en regardant le plafond, en pensant aux courses du lendemain, à ce qu’il faudra pour les enfants… »

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4- Est-ce qu’une femme est sûre d’avoir un orgasme si le rapport dure assez longtemps ?


Non.

 La réponse à la question numéro trois a montré que pour certaines femmes c’était la qualité de l’excitation pendant les préliminaires qui importait. La durée prolongée du rapport – si les préliminaires ont été insuffisants pour cette femme en particulier – ne change rien à l’impossibilité d’accéder à l’orgasme.

De plus, un nombre important de femmes, que l’on peut évaluer à 25 % (une femme sur quatre) ne sait pas avoir un orgasme pendant la pénétration. Certaines patientes ont évoqué leur anorgasmie avec des partenaires qui permettaient des rapports de 20 minutes, 30 minutes, une heure, et même davantage.

La solution dans ces cas n’est pas de prolonger encore le rapport mais de changer de façon d’agir.

Bien sûr, une femme qui sait jouir pendant le rapport a besoin d’un temps minimum avant d’atteindre l’orgasme : mais ce temps est très variable, de quelques secondes à une vingtaine de minutes. La recherche d’une durée satisfaisante pour les deux membres du couple doit donc viser selon les cas à augmenter la durée offerte par l’homme ou à baisser la durée nécessaire pour la femme, ou les deux à la fois. Ni la brièveté ni la durée ne sont des valeurs en soi. Quand il s’agit de plaisir, les goûts varient à l’infini : « je peux facilement jouir en cinq minutes, mais je préfère de beaucoup que mes rapports durent 20 minutes, une demi-heure… »

De plus il faut pouvoir équilibrer ses rêves, ses fantasmes, avec la réalité des possibilités de son corps et du corps de l’autre.

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5- Est-ce que la partenaire joue un rôle dans la durée du rapport avant éjaculation ?


À l’évidence, le rôle de la partenaire est très grand, l’expérience des consultations le prouve. En effet, un quart des consultations d’hommes concernant l’éjaculation (qui constitue en gros la moitié des consultations masculines, l’autre moitié étant due à des troubles de l’érection, les autres motifs de consultations ayant une part réduite) est le fait de patients :

- qui se voyaient reprocher leur éjaculation prématurée par leur partenaire habituelle et qui, au hasard d’une nouvelle rencontre, « découvrent » qu’ils peuvent « tenir » bien plus longtemps, et jusqu’à la jouissance de cette nouvelle compagne. Ils veulent comprendre, et obtenir le même résultat dans leur relation habituelle.

- qui avaient une image positive d’eux-mêmes, leur partenaire habituelle jouissant régulièrement pendant le rapport. Mais après rupture de la relation, leur nouvelle partenaire leur reproche leur rapidité et les accuse d’éjaculation prématurée alors qu'ils lui offrent le même temps de pénétration qu'à la précédente.

Le premier cas montre que la conformation physique, notamment la plus ou moins grande tonicité des muscles périvaginaux de la femme, le « serrage » plus ou moins fort du vagin sur la verge, la façon de bouger pendant le rapport, beaucoup d’éléments accélèrent ou non l’éjaculation. Ainsi l’épouse d’un patient reconnaissait, en tête à tête : « il croit être éjaculateur prématuré. Mais c’est moi : je n’aime pas les rapports et je fais tout ce qu’il faut pour qu’il éjacule le plus vite possible ! »

Le second cas est celui de l’adaptation des capacités. Un homme qui éjacule en trois minutes comble une femme qui jouit en deux, mais laisse très frustrée celle qui jouit en 5 ou en 10 minutes.

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       6- Pourquoi la pénétration est-elle très brève alors que la fellation ou la masturbation peuvent durer longtemps ?


La rapidité d’éjaculation est génétiquement programmée pour la reproduction de l’espèce : c’est donc le contact de la muqueuse vaginale qui la provoque. La grande majorité des hommes déclenche beaucoup moins rapidement une éjaculation quand l’excitation de la verge provient d’une autre cause.



Yves Ferroul

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