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Anecdotes historiques sur l'éjaculation









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1- La maîtrise de l'éjaculation à Babylone.


          On a retrouvé un catalogue de soixante-dix procédures de prières et d'exercices destinés à demander aux dieux d'intervenir dans la sexualité du couple à propos de l'éjaculation. Ce catalogue incomplet a permis de récupérer environ trente prières présentées par la femme, où elle demande à la divinité de faire en sorte que l'amant " tenant bon jusqu'au bout, lui assure ainsi tout le plaisir physique qu'elle était en droit d'attendre de leur rapprochement ".

          "Ces prières sont remarquables. Adressées aux dieux et aux déesses, elles soulignent à quel point plaisir sexuel et sentiment religieux étaient compatibles. Elles attestent aussi que, dans une société apparemment aussi " machiste ", comme on dit aujourd'hui, la femme, en amour, était vraiment l'égale de l'homme : elle avait droit comme lui au plaisir, elle était une véritable partenaire."

Jean Bottéro, "L'amour libre à Babylone", in L'Amour et la Sexualité, L'Histoire, H.S. n°5, juin 1999


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2- Ovide, L'Art d'aimer


          " Pour que le plaisir soit vraiment agréable, il faut que la femme et l'homme y prennent part également. Je hais les embrassements où l'un et l'autre ne se donnent pas (...) Je hais la femme qui se livre parce qu'elle doit se livrer, et qui, n'éprouvant rien, songe à son tricotage. Le plaisir que l'on m'accorde par devoir ne m'est pas agréable, je ne veux pas de devoir chez une femme. Je veux entendre des paroles traduisant la joie qu'elle éprouve et me demandant d'aller moins vite et de me retenir. J'aime à voir les yeux mourants d'une maîtresse qui se pâme, et qui, abattue, ne veut plus, de longtemps, qu'on la touche. (...)

Crois-moi, il ne faut pas hâter le terme de la volupté, mais y arriver insensiblement après des retards qui la diffèrent. Quand tu auras trouvé l'endroit que la femme aime à sentir caressé, la pudeur ne doit pas t'empêcher de le caresser. Tu verras les yeux de ton amie briller d'un éclat tremblant, comme il arrive souvent aux rayons du soleil reflétés par une eau transparente. Puis viendront des plaintes, viendra un tendre murmure et de doux gémissements et les paroles qui conviennent à l'amour. Mais ne va pas, déployant plus de voiles que ton amie, la laisser en arrière, ou lui permettre de te devancer dans ta marche. Le but, atteignez-le en même temps ; c'est le comble de la volupté, lorsque, vaincus tous deux, femme et homme demeurent étendus sans force. Voilà la conduite à suivre lorsque le loisir te laisse toute liberté, et que la crainte ne te contraint pas à hâter le larcin d'amour. Losrsqu'il y aurait danger à tarder, il est utile de se pencher de toute ta force sur les rames et de donner l'éperon à ton coursier lancé à toute allure."

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3- Brantôme, Les Dames galantes, Le Livre de Poche, 1990 (1962).


          Brantôme n'évoque pas la maîtrise de l'éjaculation pour que le rapport dure plus longtemps, mais pour que l'homme n'éjacule pas dans le vagin de sa partenaire. En effet : " Certaines femmes ne veulent pas permettre qu'on leur lâche rien dedans, tant pour ne pas donner à leurs maris des enfants qui ne seraient pas à eux que parce qu'ainsi elles ne pensent pas leur faire tort ni les faire cocus : de même un estomac ne peut être offensé si l'on met des morceaux de nourriture dans la bouche, qu'on les mache puis qu'on les crache en terre ! "

          L'homme doit donc apprendre à être sage et à " épier le temps du mascaret quand il doit venir ". D'où l'anecdote sur le chevalier de Sanzay, fait prisonnier par les corsaires, esclave à Alger d'un maître qui avait une très belle femme. Celle-ci s'amouracha du chevalier, et lui fit des avances mais " elle lui commanda très expressément de ne lancer en son corps aucune goutte de sa semence, d'autant qu'elle ne voulait nullement être polluée et contaminée par du sang chrétien, ce qui offenserait grandement et sa loi et son grand prophète Mahomet ". S'il respectait cette règle, il serait mieux traité que les autres esclaves, sinon ses conditions de vie se dégraderaient. Le chevalier " obéit à la dame, et fut si sage et si soumis à son ordre qu'il commanda fort bien à son plaisir ; et moulait au moulin de sa dame toujours très bien, sans y faire couler d'eau : car quand l'écluse de l'eau voulait se rompre et déborder, aussitôt il se retirait et la faisait écouler où il pouvait. Ce dont cette dame l'aima davantage (...) Si me jura-t-il qu'en sa vie il n'avait jamais été en une telle peine."

          Le chevalier sait maîtriser son éjaculation, mais il trouve cet effort pénible.


Yves Ferroul

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3- Brantôme, Les Dames galantes

1- Prière à Babylone

2- Ovide, L'Art d'aimer

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