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                  Précis de sexualité humaine




La sexualité humaine est :

  

  1. déconnectée de la procréation depuis des millions d'années. Depuis la nuit des temps, les êtres humains ne la pratiquent donc que pour rechercher du plaisir ou de l'excitation (et depuis quelques milliers d'années les humains savent que l'accouplement est nécessaire pour la reproduction. Ils en ont quelques-uns dans ce but : aujourd'hui, quelques dizaines en toute une vie)

  2. sans contrainte hormonale qui impose une période de rut ou de chaleur où il faut obligatoirement s'accoupler. Les humains peuvent jouir à tout moment

  3. sans schéma comportemental inné. Donc chacun doit inventer sa propre sexualité, doit accomplir son apprentissage individuel

  4. soumise aux règles générales de la vie sociale : entre adultes consentants & la liberté de chacun s'arrête où commence celle d'autrui. Il n'y a donc aucune raison de la soumettre à d'autres règles, qui ne peuvent être qu'arbitraires

  5. souvent jouée en couple. Donc l'apprentissage de la relation à l'autre, du jeu avec l'autre, de l'échange avec l'autre seront des étapes essentielles dans cette perspective



Les règles pour épanouir la sexualité découlent de ces principes :

  

  1. Puisqu'il n'y a pas de période de rut et de chaleur (et puisque l'autre peut avoir envie à un moment différent de soi), il faut s'entraîner à avoir envie à la demande, libéré de toute circonstance matérielle ou psychologique et ne pas attendre passivement d'avoir envie pour se « soulager ».

  2. Puisqu'il n'y a pas de comportements préprogrammés, tout est à inventer, et il faut se renseigner, lire, se documenter, afin d'avoir le maximum d'idées, de stimuler son imagination. Si chaque couple avait autant de livres de recettes en sexualité que de livres de recettes de cuisine... (Exemples de livres pour savoir ce que font les autres : Shere Hite, Le rapport Hite sur les hommes. Pour les femmes, S. Hite, Le rapport Hite, Les femmes et l’amour, Brune et Ferroul, Le secret des femmes. Sur les fantasmes, Nancy Friday, L’empire des femmes…)

  3. Puisque la sexualité humaine est déconnectée de la procréation, il est absurde de se limiter au coït qui n'est qu'un des multiples actes capables de procurer du plaisir.

  4. Pensez à explorer le corps de l'autre, à explorer les façons d'utiliser le corps de l'autre pour jouer avec son excitation et son plaisir, pour exciter et donner du plaisir à l'autre : est-ce que j'ai touché, caressé, embrassé, léché, toutes les parties du corps de l'autre ? Est-ce que je me suis frotté(e) contre toutes les parties de son corps... ?

  5. Pour qu'un jeu reste agréable, il faut y introduire de la variété, de la nouveauté. Depuis l'époque babylonienne on conseille aux couples dont le désir s'affaiblit de varier les lieux et les circonstances des jeux sexuels : au lieu de l'habituelle chambre à coucher, préférer « faire l'amour sur le toit-terrasse de la maison », ou « sur le seuil de la porte », ou « en plein milieu d'un champ ou d'un verger », ou « dans un lieu désert » ou « un chemin sans issue », ou encore « en pleine rue »... comme le conseille un traité aux environs de 1500 avant notre ère.

  6. Un pianiste joue tous les jours, parfois pendant des heures, afin d'acquérir les réflexes et la sensibilité qui lui feront tirer le maximum d'émotion de son instrument. Combien de temps ai-je passé à jouer avec mon corps pour bien le connaître et en tirer toutes les variantes mélodiques possibles ?

  7. Comme le détail de l'anatomie féminine est extrêmement variable d'une femme à l'autre, chacune doit explorer son vagin afin de découvrir sa façon particulière de réagir et de jouir : où et comment appuyer, frotter, caresser, à l'entrée, en haut, en bas, au fond...

  8. Le jeu dans l'espèce humaine consiste aussi à reculer les limites, ou à s'en affranchir : les jambes servent à marcher mais l'on peut s'en servir pour taper dans un ballon ou nager... À quoi pourrait servir une oreille, la nuque, le genou, les orteils... en sexualité ? Ou : affronter les limites du goût et du dégoût. Beaucoup d'hommes et de femmes sont gênés par les baisers sur les organes génitaux de l'autre à cause du lien avec les voies urinaires, les traces d'odeurs éventuelles, etc. L'imagination humaine, qui n'a pas de limites, permet de contourner cela : badigeonner de miel, de différentes sortes de confiture, etc. les organes génitaux permet de rire, de jouer, et de renouveler les sources d'excitation.

  9. Le jeu est plus intéressant quand la règle impose des interdits. Par exemple, jouer avec un ballon sans le toucher avec les mains (football), en ne le touchant qu'avec les mains (volley-ball, handball), en ne le touchant qu'avec une raquette (tennis)... Et en sexualité : en s'attachant les mains (au lit, dans le dos,...), en se cachant les yeux, en s’interdisant la pénétration vaginale,...

  10. L'utilisation d'objets afin de faciliter sa vie ou d'enrichir ses sensations est une des caractéristiques les plus importantes de l'espèce humaine. Elle est donc normale en sexualité, mais nécessite quelques précautions. Faire son apprentissage avec un vibromasseur risque de rendre incapable de réagir à la main ou à la langue qui ne peuvent pas vibrer aussi rapidement et aussi longtemps... Commencer par un gode son exploration vaginale risque de rendre insensible à une verge rarement aussi grosse... Mais, les acquis de base bien établis, poursuivre l'exploration avec des objets peut permettre des découvertes inattendues, des enrichissements surprenants, sans effets négatifs.


Il reste que certaines femmes et certains hommes se détendent mieux et parviennent mieux à jouir en restant passifs au lieu d'être actifs, en répétant toujours le même scénario, rassurant, au lieu de changer, ce qui les déstabilise... Il n'y a aucune technique obligée, chacun, chaque couple, doit se sentir libre de vivre son truc à lui et ne doit pas se sentir obligé de faire « comme les autres ».


  

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